jeudi 12 novembre 2009

Bon chic bon chien

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Une styliste lyonnaise à l'assaut de la mode canine à l'américaine.

LYON (AFP) - De retour de New York, où "presque tous les chiens sont habillés", Céline Boulud, une jeune styliste lyonnaise, vient de se lancer dans la mode canine en espérant que cette niche encore peu exploitée en France lui permette bientôt de vivre de son talent.

C'est lors d'un stage dans une maison de couture new-yorkaise pendant ses études que la créatrice de 24 ans a découvert combien "la mode canine (était) en vogue aux Etats-Unis", pays leader sur le marché.

A New York, où se tient depuis trois ans une "Pet Fashion Week" très courue, "il y a des boutiques à tous les coins de rue. Et les chiens sont presque tous habillés", affirme-t-elle.

Les chiens, "mais aussi les lapins et les hamsters, ont même droit à leur tenue pour Halloween!", raconte la jeune femme.

Convaincue que cette mode "finira bien par arriver, même à retardement, en France", avec son marché de huit millions d'animaux de compagnie, elle décide d'en faire le coeur de son projet de fin d'études à l'Esmod (Ecole supérieure des arts et techniques de la mode) de Lyon.

Tout s'enchaîne: création de sa petite entreprise grâce au statut d'auto-entrepreneur, dépôt de la marque "Bonchic Bonchien", validation de son diplôme, et, cerise sur le gâteau, obtention en juillet du premier prix ex-aequo du concours "Talents de mode", remis par la styliste Chantal Thomass, qui lui permet de bénéficier d'un an de loyer gratuit pour son magasin.

"Talents de mode" salue "la cohérence de son business plan ainsi que son positionnement dans une niche, un marché émergent et qui a de l'avenir".

La jeune styliste est cependant pour l'heure contrainte de conserver son emploi de télévendeuse à mi-temps, en attendant de vivre de sa couture.

Ce jour-là, Edgar, un chihuahua, pénètre dans la jolie boutique-atelier située dans le "Village des créateurs", regroupement d'échoppes "bobo" sur les pentes de la Croix-Rousse, dans le centre de Lyon.

Céline Boulud prend les mesures pour un manteau d'hiver pendant que le maître d'Edgar, Rachid Merkani, un toiletteur canin, explique son souci de "personnaliser" la garde-robe de son chien, qui essaye un blouson en simili-cuir orné d'un col en fourrure à 150 euros et un survêtement à 75 euros.

Au mur sont exposés pulls marins, salopettes, robe en jean et dentelles...

Sur son site (www.bonchicbonchien.com), Céline Boulud proposera d'ici peu un aperçu de sa collection mais également d'acheter en ligne.

Elle assure être "la seule en France à tout faire de A à Z, du dessin à la vente". Chaque modèle est ainsi produit en série limitée sur sa machine à coudre installée derrière le comptoir de sa boutique.

Si certaines boutiques vendant des marques américaines ou japonaises existent, notamment à Paris, les enseignes françaises de luxe, généralement en pointe pour les accessoires, se sont peu glissées dans ce créneau.

Seuls Louis Vuitton et Hermès proposent des sacs, des laisses et des colliers pour les chiens de leurs riches clients.

"Ma différence avec la concurrence, c'est que je fais du sur-mesure", affirme la styliste qui ne va pourtant pas jusqu'à habiller son jack-russell de ses créations.

dimanche 8 novembre 2009

L'Europe oublie qu'elle n'est plus un enjeu pour les Etats-Unis

Nous sommes entrés dans un monde post-américain et les Européens sont les seuls à ne pas s'en être aperçus. C'est la principale conclusion d'un rapport publié cette semaine par le European Council on Foreign Relations, un think tank basé à Bruxelles.
Les auteurs de ce document remarqué, Jeremy Shapiro et Nick Witney, respectivement américain et britannique, estiment que la plupart des gouvernements européens se bercent d'illusions sur la « relation spéciale » qui les unit aux Américains.

Pour les Européens de l'Ouest, l'Otan a servi de rempart contre les ambitions supposées de l'Union soviétique après 1945. Pour les Européens de l'Est, ce sont les Américains qui ont provoqué la chute de l'URSS et qui les protègent désormais d'un éventuel réveil de l'impérialisme russe.

Pour Obama, l'avenir du monde se joue désormais côté Pacifique

Mais pour Washington, l'Europe n'a plus le même intérêt stratégique que pendant la Guerre froide. Et ce n'est pas l'élection de Barack Obama, accueillie ici avec une incroyable ferveur, qui y changera quelque chose. Le locataire de la Maison Blanche n'a aucune attache particulière avec le Vieux Continent et n'a jamais caché que l'avenir du monde se joue désormais autour du Pacifique.

Pourtant, écrivent Shapiro et Witney, les Européens continuent d'attendre beaucoup des Etats-Unis, notamment en matière de défense, sans rien leur offrir d'autre qu'un soutien souvent irréfléchi. Dans bien des cas, cette « déférence excessive » à l'égard de Washington conduirait les Etats européens à négliger leurs intérêts stratégiques immédiats.

Un seul exemple : dans le conflit afghan, les gouvernements alliés semblent se préoccuper davantage de leur simple présence aux côtés de Washington que de l'influence qu'ils pourraient avoir sur les opérations militaires.

Une Europe forte sur la scène internationale ? Les Etats-Unis ne sont pas contre

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les Américains ne demandent pas mieux qu'une Union européenne plus forte et plus indépendante.

Toute la question, qui n'est pas vraiment abordée dans le rapport, est de savoir jusqu'à quel point ils s'accommoderaient d'une Europe puissante sur le plan militaire et indépendante au point d'agir contre ses intérêts. Mais on n'en est pas encore là.

Les Européens, de leur côté, sont incapables de s'accorder sur une stratégie commune pour redéfinir les relations transatlantiques. Un an après son entrée en fonction, Obama commencerait à perdre patience devant des partenaires aussi indécis. Ce qui explique peut-être qu'il ait choisi de se faire représenter par Joe Biden lors du déjeuner servi à la Maison Blanche pour le sommet UE-Etats-Unis de mercredi.

Aux Européens d'agir, donc. Depuis que le traité de Lisbonne a été ratifié, tout le monde prétend que l'UE va enfin s'exprimer d'une seule voix et se doter d'une politique étrangère commune portée par son Haut-représentant.

En réalité, il n'en sera rien tant que les Etats membres auront des appréciations divergentes de leurs priorités stratégiques. Par exemple sur les relations avec la Russie, que l'Allemagne souhaiterait approfondir, contrairement à ses voisins orientaux.

Quelle réactions des pays d'Europe de l'Est dans ce nouveau schéma ?

S'il porte un regard sans concessions sur les relations transatlantiques (surtout de la part d'auteurs anglo-saxons), le rapport de l'ECFA n'est pas le premier qui invite les Européens à faire preuve de davantage de volontarisme en matière de politique étrangère commune.

Et comme les choses avancent très lentement sur ce dossier, ce n'est probablement pas le dernier. Dans l'immédiat, il soulève plusieurs questions :

•Si les Américains se veulent moins présents, les pays d'Europe centrale et orientale accepteront-ils pour autant de faire davantage confiance à l'UE pour assurer leur protection militaire ? La récente décision polonaise de placer la défense européenne au coeur de ses priorités, après l'abandon soudain du projet de bouclier antimissiles américain, constitue un premier élément de réponse positif.

•Les Britanniques consentiront-ils à renoncer à la « relation spéciale » qui les lie à leur ancienne colonie pour s'impliquer vraiment dans la construction d'une défense européenne ? La perspective d'un retour aux affaires des Tories laisse planer un sérieux doute sur cette possibilité.

•Enfin, quel rôle la France entend-elle jouer dans cette affaire ? Nicolas Sarkozy a toujours expliqué, sans être tout à fait convaincant, qu'il avait décidé de faire entrer la France dans le commandement intégré de l'Otan pour mieux construire l'Europe de la défense. Le rapport de Shapiro et Witney est totalement muet sur ce point, que les deux auteurs considèrent sans doute comme anecdotique.
Ce qui est certain, c'est que l'Europe de la défense ne se fera pas sans les Britanniques. A cet égard, on ne peut pas peut dire que la charge de Pierre Lellouche contre les orientations européennes de David Cameron soit du meilleur effet pour préparer les prochaines échéances entre Paris et Londres.

http://www.rue89.com/europe-europe-europe/2009/11/07/leurope-doit-comprendre-quelle-est-le-cadet-des-soucis-des-etats-uni

USA: ploutocratie ?

Les deux obsessions américaines, de l’argent et de la transparence, permettent d’établir le podium suivant, au sein de l’administration Obama:

1. Mary Shapiro (Présidente de la SEC, le gendarme de la bourse américaine): 26,6 millions de dollars

2. Hillary Clinton (secrétaire d’Etat): 21,5 millions de dollars

3. Eric Holder (ministre de la Justice): 11,5 millions de dollars

Avec 3,7 millions de dollars, Barack Obama n’est que la sixième fortune de son administration, montre ce nouveau classement établi par le Center for Responsive Politics, qui traque impitoyablement les finances des hommes politiques américains. Le président s’avère toutefois presque trois fois plus riche que son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, coté 1,3 millions de dollars.

Le CRP se base sur les déclarations que sont tenus de faire les responsables de l’administration et les membres du Congrès. Sachant que les hommes politiques ne sont obligés qu’à des “estimations” de leur fortune, et ne sont pas tenus de déclarer leur résidence principale.

Ces fortunes de l’administration Obama ne sont rien pourtant encore au vu de celles du Congrès, qui compte 44% de millionnaires, souligne le CRP. Le plus riche homme du Congrès, le représentant républicain Darrell Issa (Californie), qui a fait fortune dans les alarmes de voitures, pèse 251 millions de dollars. Il est talonné de près par Jane Harman, une autre représentante de Californie, mais démocrate, cotée 244 millions de dollars.

Comme tous les Américains, les élus au Congrès souffrent de la crise: de 2007 à 2008, leur fortune moyenne a reculé de 5%, montre ce rapport. Au Sénat, la fortune moyenne d’un élu n’est plus que de 1,79 millions de dollars, contre 2,27 millions en 2007. A la chambre des représentants, elle est tombée à 622 254 dollars, contre 724 258 dollars en 2007. Quelques élus ont été particulièrement essorés: John Kerry a perdu 127 millions, il ne lui reste plus que 209 millions. John McCain a perdu 10 millions, pour tomber à 20 millions.

Parmi les pauvres notables de la politique américaine, le vice-président Joe Biden n’est crédité que de 27 000 dollars. Le président de la commission sénatoriale des Finances, Max Baucus, celui-là même qui doit remettre le budget américain sur les rails, sans parler de l’assurance maladie, est –comme l’Amérique- dans le rouge, avec une dette de 42 000 dollars.

http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2009/11/obama-millionnaire-parmi-les-millionnaires.html