dimanche 6 juillet 2008

Paris, la destination qui fait peur aux élus américains

Les américains ont ils un cerveau? (update)

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Le candidat démocrate Barack Obama s’apprête à venir en France cet été. Avec des étapes en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Afghanistan et en Jordanie, le voyage a été habillé en tournée de sécurité nationale.

Aux Etats-Unis, les autres membres du Congrès ne courent pas après les virées à Paris. Pourquoi? Ça ne fait pas très sérieux. C’est ce qu’a expliqué une délégation d’Américains venus déjeuner au Sénat français au cours d’un voyage organisé par la fondation Konrad Adenauer.

Lorsque des sénateurs français ont invité leurs homologues américains à des rencontres plus fréquentes, James Dean (non, pas celui-là) de l’Heritage Foundation (un think tank conservateur) a expliqué les hésitations des élus américains à venir en France:

"Ça ne passe pas avec les électeurs d’aller en France. Nos hommes politiques sont prêts à aller au Pakistan, en Irak ou en Israël, mais aller en France, ça ne fait pas sérieux, on se dit qu’il y va pour avoir la belle vie et bien manger."

Trygve Olson, ancien conseiller de la campagne de John McCain d'ajouter:

"L’image que ça donne, c’est quelqu’un qui va siroter des grands vins dans je ne sais pas quel château napoléonien…"

Aussi sérieux, disons, que si des parlementaires français partaient en mission à Las Vegas… (les voyages en Italie souffrent de la même réputation). Depuis l’affaire Abramoff (lobbyiste accusé de corruption) en 2005, chaque voyage dans une région supposée un peu trop agréable soulève des questions. S’agit-il d’un "junket" (voyage tous frais payés par des lobbyistes) ou d’une véritable mission professionnelle? Des parlementaires en voyage aux Galapagos se sont encore faits épingler récemment par le Washington Post. Lorsqu'un French Caucus -groupe d'amitié franco-américaine- s'est monté au Congrès après le différend sur l'Irak en 2003, l'ambassade de France a organisé des voyages en France pour les parlementaires américains:

"Ils se faisaient tous des nœuds au cerveau avant d'accepter, à se demander ce qui se passerait s'ils se faisaient coincer…"

Daniel Brandt, conseiller économique du sénateur républicain d’Arizona John Kyl, a expliqué que les élus américains étaient d’autant vulnérables que le "freedom of information act" (la loi sur la transparence des informations publiques) permet aux médias de demander à connaître tous les voyages des élus:

"Un été, le sénateur pour qui je travaillais a failli perdre son siège à cause d’un voyage. La presse locale en a parlé. C’était un voyage tout ce qu’il y a de plus sérieux. Mais la perception, c’est que c’est du bon temps"

Rue89

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Tuer des irakiens ça fait tellement plus sérieux...

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