mercredi 5 mars 2008

Chez Carlyle, un Sarkozy peut en cacher un autre

Rue89

Paru dans Les Echos de mardi:

"Olivier Sarkozy deviendra en avril codirigeant de l'activité mondiale de services financiers de la société d'investissement The Carlyle Group. Il sera basé à New York".


Pierre-Olivier Sarkozy, 38 ans, est le demi-frère de qui vous savez, sa mère, Christine de Ganay avait épousé Paul Sarkozy qui allait bientôt de nouveau divorcer. Jusqu’à l’âge de 7 ans, Olivier vit à Paris avec sa mère et rencontre régulièrement ses trois demi-frères (Nicolas, Guillaume et François). Puis Christine de Ganay se remarie à son tour avec un Américain, Frank Wisner, un diplomate avec lequel la famille va alors voyager à travers le monde, de postes en postes. Franck Wisner (le beau-père d’Olivier -vous suivez toujours ?) est aujourd’hui le représentant special des Etats-Unis au Kosovo".]

Sa nomination doit sans doute quelque chose à Paul Desmarais, membre influent du board de ce fonds ultra-conservateur ultra-influent. Le 16 février dernier, Sarkozy (Nicolas) portait Paul Desmarais au rang prestigieux de Grand' Croix de la Légion d'Honneur.

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Où l’on reparle du groupe Carlyle…
04-03-2008
Nous parlions il y a peu de l’influence qu’exercent les Etats-Unis sur la construction européenne : l’affaire des pressions sur le gouvernement slovène a suffisamment illustré le dramatique manque d’autonomie des dirigeants des pays membres de l’UE vis-à-vis de la puissance américaine.

Un nouveau fait vient démontrer que les Etats-Unis disposent d’une puissance d’attraction incomparable : en s’attachant les services d’Oliver Sarkozy, le demi-frère de l’actuel président de la République, le groupe Carlyle refait parler de lui. Entièrement formé aux Etats-Unis, cet analyste financier réputé sera le responsable des activités mondiales de services financiers de ce fonds d’investissements à la réputation sulfureuse.

Il ne s’agit pas de critiquer ce fait en soi. Pourtant, la proximité entre Oliver Sarkozy et le président donne une porte largement ouverte au groupe Carlyle parmi les plus hautes sphères du pouvoir français. Connaissant le passé de ce groupe, ne peut-on légitimement se demander si les responsables de Carlyle (Son président Frank Carlucci est un ancien sous-directeur de la CIA entre 1978 et 1981) ne voudront pas profiter de cet accès privilégié pour tenter de défendre au mieux leurs intérêts et leurs actions en France ?

Ce fonds d’investissement, gérant 39 milliards de dollars d’actifs en 2006, est le plus important fonds de ce type. Spécialisé dans le rachat à bas prix d’entreprises récemment privatisées puis dans leur revente une fois leur rentabilité assurée, et ce souvent au prix de réformes drastiques, Carlyle s’intéresse particulièrement aux secteurs sensibles de la défense, du spatial ou encore de l’aéronautique. Extrêmement liés au Pentagone et au pouvoir en général aux Etats-Unis, les dirigeants du groupe Carlyle ont développé une stratégie d’acquisition qui leur donne un poids considérable, du fait de l'enjeu technologique que représentent ces entreprises. Le rachat de 33,8% des parts de Qinetiq en 2001, une filiale de la DERA qui est un centre de recherche et développement militaire britannique, a fait entrer Carlyle dans les cercles décisionnels du Ministère de la Défense britannique puisque Qinetiq joue le rôle de conseiller technique pour le gouvernement du Royaume-Uni. Ces acquisitions de nombreuses entreprises stratégiques européennes peut apparaître gênante pour l’autonomie européenne dans les domaines sensibles concernés et, plus largement, pour la volonté politique qui en découle.

Cette nouvelle capacité d’accès aux hautes sphères politiques françaises est aussi un élément qui devra être surveillé : le groupe Carlyle possède des moyens de pressions importants, qui pourraient atteindre les circuits de décision français les plus vitaux pour la défense de nos intérêts. La vigilance s’impose…

Infoguerre.

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L'Etat jette ses immeubles par la fenêtre de Le Canard Enchaîné 3 octobre 2007 -
L'Etat a racheté en juin 2007 pour 376 millions d'euros l'immeuble de l'Imprimerie Nationale qu'il lui avait vendu 85 millions d'euros en 2003. Carlyle a réalisé dans l'opération, après travaux, un bénéfice de plus de 100 millions d'euros.

Pas de doute, il faut travailler plus pour gagner plus; ensemble tout devient possible.

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