jeudi 28 février 2008

3 000 milliards de dollars, le coût de la guerre en Irak selon Joseph Stiglitz

LEMONDE.FR | 28.02.08


Combien coûte la guerre en Irak ? Cher, très cher. Et pas seulement à l'économie américaine. Joseph Stiglitz, le Prix Nobel d'économie, et Linda Bilmes, professeur à Harvard, spécialiste des questions budgétaires, estiment qu'elle a déjà coûté 3 000 milliards de dollars aux Etats-Unis, dans un livre intitulé The Three Trillion Dollar War : The True Cost of the Iraq Conflict (éditions W. W. Norton, sortie le 3 mars). Une commission du Congrès devrait se pencher sur la question, jeudi 28 février, et auditionner Joseph Stiglitz, qui devrait répéter ce qu'il écrit dans ce livre : Bush s'est fourvoyé sur les bénéfices et les coûts de la guerre en Irak.


Le coût des opérations a déjà dépassé celui des douze ans de la guerre du Vietnam, et représente le double du coût de la guerre de Corée. Les Etats-Unis dépensent pour la guerre 16 milliards de dollars par mois, soit l'équivalent du budget annuel de l'ONU. Joseph Stiglitz et Linda Bilmes indiquent que les 3 000 milliards de dollars auraient pu financer la construction de 8 millions de logements, 15 millions de professeurs, les soins de 530 millions d'enfants, des bourses d'études pour 43 millions d'étudiants, offrir une couverture sociale pour cinquante ans aux Américains. Le Prix Nobel remarque que les Etats-Unis ne versent que 5 milliards de dollars pour l'aide au développement en Afrique, et craignent d'être dépassés par la Chine. Cinq milliards de dollars, ce sont dix jours de combat de l'armée américaine.

TOUTE L'ÉCONOMIE MONDIALE EN PAIE LE PRIX


Les auteurs s'attaquent surtout au mythe qu'une guerre est toujours bonne pour l'économie. L'un des buts de la guerre était de sécuriser les approvisionnements pétroliers, relèvent-ils. En cinq ans, le baril est passé de 25 dollars à 100 dollars, note le Prix Nobel d'économie. "Les gens ne s'attendaient pas à ce que l'économie remplace la guerre comme thème dans les élections", explique Joseph Stiglitz dans le Guardian. L'un des enseignements du livre est de montrer que la guerre et la situation économique des Etats-Unis ne sont pas deux sujets distincts, mais un seul et même sujet. Surtout, les coûts de cette guerre dépassent la seule économie américaine pour toucher le système mondial.

Parce que les Etats-Unis n'ont pas d'épargne, l'administration Bush doit emprunter à l'étranger, à la Chine, par exemple, observe les auteurs. "Le déficit de l'Amérique est tel qu'elle ne peut sauver ses propres banques." Des établissements comme Citigroup ou Merrill Lynch, qui étaient l'orgueil de Wall Street, ont été contraints d'aller quémander des fonds auprès de fonds asiatiques ou moyen-orientaux pour ne pas sombrer. Au risque de perdre leur indépendance et de passer sous pavillon koweïtien ou singapourien.

lundi 25 février 2008

Les Européens ont perdu leurs illusions sur les Etats-Unis

Stephan Richter, rédacteur en chef de l'hebdomadaire américain 'The Globalist', estime que les Européens s'émancipent de plus en plus de la tutelle américaine dans la gestion des affaires mondiales. "Les Européens se sont efforcés de croire pendant trop longtemps que leurs homologues américains connaissaient des remèdes miracles qui leur permettaient de résoudre les affaires complexes ou très risquées mieux que la vieille Europe. Ces images simplistes ont fini par disparaître de la manière de penser des élites européennes. (...) Les Européens se sont débarrassés de leur prétendue foi dans le paternalisme américain. Ce sont désormais à eux que l'on fait appel, en leur demandant de rassembler leurs forces au-delà des frontières, pour initier une réflexion salvatrice sur les problèmes du monde, sans attendre un quelconque soutien de la part des Etats-Unis."

Cognac, hip-hop et mondialisation

LE MONDE

L'année 2007 a été une année exceptionnelle pour le cognac, jamais il ne s'est si bien vendu. Pas en France, où sa consommation recule, mais partout dans le monde, à commencer par les Etats-Unis où les milieux hip-hop l'ont depuis longtemps adopté. Mariage d'un vieux terroir français avec le rap, le brandy made in France ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans les Africains-Américains.


Quelque 158 millions de bouteilles de cognac ont été vendues en 2007 - 4,1 % de plus qu'en 2006 -, dont 95 % à l'étranger. Miracle de la mondialisation, le cognac est un motif d'orgueil pour le commerce extérieur français, et de jalousie pour les secteurs à la peine : aéronautique, automobile...

La recette de ce miracle n'a pas varié depuis quatre siècles, c'est là son secret. De Cognac à Jarnac, le vin blanc des Charentes est toujours distillé à l'identique, passé et repassé dans l'alambic, pour donner une eau-de-vie qui, des années durant, dort dans des barriques en chêne où elle se bonifie. Les maîtres de chai assemblent alors ces eaux-de-vie, d'âges et de crus différents, avant de les mettre en bouteilles. Un peu sorciers, un peu magiciens, ils cisèlent ces assemblages de préférence entre 11 heures et midi, à l'heure où leurs papilles gustatives sont tout en éveil.

Quel rapport avec les rappeurs de Harlem et du Bronx ? Par quel sortilège ce nectar emblématique de la molle Charente a-t-il pris racine dans la jungle urbaine ? Les rappeurs se le sont approprié, voilà tout. Ils ne disent pas "cognac" mais "yak", comme ils disent "Nigga" pour "Noir". Et ils connaissent par coeur Pass the Courvoisier, un tube du duo Busta Rhymes-P. Diddy (l'ex de Jennifer Lopez), qui rend un hommage ébouriffant au cognac : "Passez-moi le Henny (...), vous pouvez me passer le Remi, mais passez-moi surtout le Courvoisier." Un morceau syncopé qui mêle dans le même sabir Hennessy ("Henny"), Rémy Martin ("Remi") et Courvoisier.

Les ventes de cognac ont reculé de 6 % dans les pays de l'Union européenne en 2007. Mais elles ont progressé de 6 % aux Etats-Unis. Merci aux rappeurs. Une clientèle qui, s'il le faut, dépense sans compter pour s'offrir une grande champagne, le nec plus ultra des eaux-de-vie des Charentes.

Au 40/40, un club ouvert en 2003 au sud de Manhattan par la star du hip-hop Jay-Z, commander l'une de ces bouteilles d'exception auréole un rappeur. Une cuvée Louis-XIII, de Rémy Martin, en carafe de baccarat, par exemple, 1 200 euros les 70 centilitres dans le commerce, le triple au 40/40 où elle est le clou du Rémy Lounge, un salon pour VIP dédié au cognac.

Quiétude d'un terroir ancestral d'un côté, violence des ghettos de l'autre : en franchissant l'Atlantique, le cognac a muté. Tout en retenue et en sagesse sur sa terre natale, il rime avec fièvre et ostentation dans les milieux hip-hop où l'on rejette le whisky, perçu comme un drink pour WASP (white anglo-saxon protestant).

Le hip-hop ? Deux syllabes en forme de manifeste. "Hip" pour "à la mode, dans le coup", "hop" pour "sauter, bondir". Quel contraste avec l'image traditionnelle du cognac ! Celle d'un bourgeois replet savourant, dans des volutes de havane, un XO 10 ans d'âge (XO signifie extra old). Le mystère de cette acculturation n'en est pas un. Le cognac s'est toujours exporté, le grand large est dans ses gènes. Au XVIIIe siècle déjà, les Charentes expédiaient des dizaines de milliers de barriques d'eau-de-vie aux Etats-Unis, au Canada, à Saint-Domingue, dans les pays scandinaves, en Hollande et en Grande-Bretagne. A l'époque déjà, ce spiritueux était connu dans le monde entier.

La toponymie de la ville de Cognac illustre ce rapport précoce à la mondialisation. On y trouve une rue Richard-Cobden (1804-1865), l'un des apôtres du libre-échangisme. Un hommage surprenant dans une agglomération de 20 000 habitants, à l'écart des grands axes aujourd'hui comme hier.


LES FRANÇAIS BOUDENT


On y trouve aussi une place Jean-Monnet (1888-1979), natif de Cognac, dont la vie se confond avec les relations transatlantiques et la construction européenne. Un père négociant, une mère fille d'un ancien tonnelier des Hennessy devenu maître de chai : Jean Monnet a d'abord gagné sa vie en vendant du cognac. Il n'a que 16 ans lorsque ses parents l'envoient se former en Angleterre, le pays où la marque familiale, J.-C. Monnet, aujourd'hui disparue, a de gros clients. A 18 ans, tournant le dos aux études, il sillonne déjà les Etats-Unis, chargé par son père d'y développer le réseau commercial de la maison.

Le futur secrétaire général adjoint de la Société des nations (SDN), l'infatigable architecte d'une Europe unie, disait de son expérience de négociant - le mot négociant évoque celui de négociateur : "En Chine, il faut savoir attendre. Aux Etats-Unis, il faut savoir revenir. Deux formes de la patience à laquelle le cognac, fruit d'une certaine durée, prédispose si bien."

Jean Monnet disait aussi de son séjour, encore adolescent, outre-Manche : "Entre Cognac et Londres, il y avait des liens qui ne passaient pas par Paris." La remarque vaut pour aujourd'hui. Comme Jean Monnet, les gens des Charentes ont une aptitude innée à s'affranchir des frontières. Le vaste monde est leur horizon. Ils lui doivent leur longévité. Car il n'y a pas qu'aux Etats-Unis que le cognac s'exporte. En 2007, ses ventes ont beaucoup progressé aussi en Extrême-Orient (Asie du Sud-Est, Chine et Japon) de 12,9 %.

Les nouveaux riches des pays émergents, ces tard-venus au festin de la mondialisation, lui font fête. Ils apprécient les cognacs de grande marque, un Hennessy Paradis Extra par exemple, qui fait à Shanghaï et à Tokyo la prospérité de LVMH, au même titre que les bagages Vuitton (la dénomination officielle du groupe est LVMH Moët Hennessy-Louis Vuitton).

Dopées par le marché asiatique et aussi par l'américain, les ventes de cognac de qualité (VSOP, Napoléon, XO...) ont dépassé la moitié des ventes totales, pour la première fois en 2007. Le monde riche plébiscite le cognac, mais les Français le boudent (moins 23 % en 2007). Ils préfèrent le whisky, dont ils consomment autant de bouteilles qu'il se vend de flacons de cognac à l'étranger. Paradoxe d'un terroir qui ne fait pas recette chez les siens.

samedi 23 février 2008

Les "libérateurs" dépriment!

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C’est le nombre de soldats américains en activité qui se sont suicidés en 2007, soit 20 % de plus que l’année précédente. Quant aux tentatives de suicide ou de bessures auto-infligées, leur nombre a été mutiplié par six depuis le début de la guerre en Irak. (SOURCE : « Le Monde » des 03 et 04/02/08.).

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Nearly a fifth of U.S. veterans report mental disorders

One in five service members who have returned from Iraq or Afghanistan report symptoms of post-traumatic stress disorder or major depression, but little more than half of them have sought mental health treatment, according to an independent study of United States troops. (April 18, 2008)

http://www.iht.com/articles/2008/04/18/america/18vets.php

dimanche 10 février 2008

Des renforts français en Afghanistan: pour quoi faire?

Faut-il envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan? Nicolas Sarkozy, désireux d'apparaître comme un bon élève de l'Otan, s'apprête à répondre positivement à l'appel pressant, à la limite de l'injonction, des Etats-Unis. Curieusement, cette question ne fait l'objet d'aucun débat public alors que l'envoi de troupes supplémentaires parait acquis, et, comme d'habitude, le parlement est le dernier endroit où se discute la politique étrangère et de défense de la France.

La question est devenue un sérieux sujet de contentieux entre les Etats-Unis et leurs alliés européens et canadiens au sein de l'Otan. Les Américains font le forcing pour pousser leurs alliés à accroître leurs engagements en Afghanistan face à la déterioration de la situation et au risque de retour des talibans. Le Secrétaire américain à la défense, Robert Gates, a récemment exprimé, devant le Congrès, sa crainte de voir l'Otan devenir "une alliance à deux vitesss, avec d'un côté des pays qui sont prêts à se battre et à mourir pour protéger la sécurité des citoyens, et d'autres qui ne le sont pas". Et la question a dominé la réunion ministérielle de l'Alliance atlantique qui vient de se terminer à Vilnius.

Les Canadiens en première ligne dans le sud

La Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan compte actuellement 55000 hommes, les Etats-Unis fournissant une bonne moitié des effectifs. Mais tous ne prennent pas les mêmes risques: dans le sud, où se déroulent les principaux combats avec les talibans réorganisés, ce sont les Britanniques, Canadiens, Australiens et Néerlandais qui sont en première ligne. Washington va prochainement envoyer 3200 soldats supplémentaires dans le pays, dont 2200 marines dans le sud.

Les Etats-Unis multiplient les pressions sur leurs alliés. Souvent maladroitement: lorsque Robert Gates a critiqué, dans le Los Angeles Times, l'amateurisme des troupes engagées dans les opérations militaires dans le sud, il s'est attiré une réponse brutale du Canada qui a perdu 77 soldats au combat, principalement dans la région de Kandahar, la plus "chaude". Gates a aussitôt présenté ses excuses... Samedi, le Canada a menacé de retirer ses troupes du sud en l'absence de renforts d'autres pays.

De même, en faisant pression sur l'Allemagne pour qu'elle accepte de déplacer une partie de ses 3200 hommes du nord au sud, et d'en accroître les effectifs, les dirigeants américains n'ont fait qu'attiser le sentiment antiaméricain en Allemagne; Et suscité la prudence d'Angela Merkel, soumise à la surenchère pacifiste de la gauche avec laquelle elle participe à la coalition gouvernementale. Résultat: un refus catégorique de Berlin d'envoyer des troupes au sud.

La volte-face de Nicolas Sarkozy

Reste la France. On se souviendra que Nicolas Sarkozy, pendant la campagne électorale, avait déclaré que la présence de troupes françaises "dans cette partie du monde" n'était pas "décisive". C'était, il est vrai, alors que des humanitaires français étaient les otages des talibans. Mais neuf mois plus tard, le président de la République a totalement changé d'avis, et pourrait annoncer au prochain sommet de l'Otan en avril l'envoi de plusieurs centaines d'hommmes supplémentaires rejoindre les Canadiens dans le sud. La France a déjà stationné à Kandahar des avions de combat Mirage qui étaient autrefois basés au Tadjikistan et envoyé des formateurs supplémentaires après de l'armée afghane.

Le calcul de Nicolas Sarkozy est certes lié à la déterioration de la situation en Afghanistan, mais s'inscrit aussi dans sa stratégie visant à réintégrer le commandement militaire de l'Otan et prendre la tête de son "pilier européen". Il entend donc apparaître comme le chef déterminé d'une France qui n'hésite pas à engager son armée au côté de ses frères d'armes de l'Alliance sur des terrains éloignés. Une France qui ferait ainsi exception dans une Europe de plus en plus frileuse.

On imaginerait qu'il y a là matière à un grand débat national, en premier lieu au Parlement. Mais c'est dans la plus grande discrétion que s'effectue cette évolution. Nicolas Sarkozy redoute à juste titre que l'opinion interprète un renforcement de la présence française en Afghanistan comme un alignement sur l'administration Bush, une accusation qui lui colle à la peau depuis son élection, et qu'il n'a guère envie d'alimenter en ces temps de vaches maigres dans les sondages.

L'Afghanistan victime collatérale de l'Irak

Le Secrétaire américain à la défense a d'ailleurs publiquement évoqué cette difficulté cette semaine, en rappelant les différences entre les guerres d'Irak et d'Afghanistan, et que les critiques vis à vis de l'engagement américain en Irak ne devaient pas peser sur l'opération afghane. L'intervention en Afghanistan a été approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU alors que celle d'Irak est unilatérale, et certains pays comme la France et l'Allemagne, ont soutenu la première et se sont opposés à la seconde. Les Américains agitent également le spectre d'un renforcement d'Al Qaeda en cas d'échec en Afghanistan, avec des conséquences négatives pour l'Europe aussi.

Reste l'autre question qui devrait faire l'objet d'un débat: comment se fait-il que sept ans après la chute du régime discrédité des talibans, avec des dizaines de milliers de soldats de l'Otan sur place, des élections démocratiques et des milliards de dollars d'aide, les talibans soient en train de regagner du terrain en Afghanistan? Et à cette question, la réponse ne doit-elle être que l'envoi de troupes supplémentaires? Avant d'envoyer en douce quelques centaines de soldats supplémentaires, le président de la République -et chef des armées- devrait répondre à ces questions.

http://www.rue89.com/2008/02/09/des-renforts-francais-en-afghanistan-pour-quoi-faire

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Cependant, l’engagement éventuel de la France dans le sud de l’Afghanistan n’est pas exempt de difficultés. "L’Afghanistan est un pays montagneux", observe Pierre Hillard. "C’est un terrain propice à des groupes afghans de se cacher et de mener une guérilla. Les troupes occidentales ne sont pas faites pour ce combat. On est dans une situation d’échec. L’armée rouge s’était cassée les dents en 1979 face à des hommes valeureux, des ascètes capables de supporter le froid, la faim, la soif. Le soldat occidental n’a pas les méthodes pour combattre les Taliban."

France24

samedi 9 février 2008

Les Etats-Unis risquent de devenir comme la France ?

Alors qu’il annonçait son retrait de la course à l’investiture républicaine, jeudi soir, Mitt Romney a sorti une nouvelle salve contre la France : "Si l'Amérique ne change pas, nous pouvons devenir comme la France du 21ème siècle. Encore une grande nation mais pas le leader du monde".

Ce n’est pas la première fois que Mitt Romney s’en prend à la France. Dans le document de campagne que s’est procuré le Boston Globe, l’homme d’affaires avait inventé ce slogan qu'il réservait pour de futurs discours : "C'est là qu'Hillary et les démocrates veulent nous emmener. Hillary = France". Il avait aussi prévu que des autocollants estampillés "First, Not France" ("En tête, pas comme la France"). Et lors d'un discours sur les valeurs morales, Mitt Romney s’était exclamé : "En France, on me dit que maintenant on se marie pour des périodes de sept ans, après quoi l'un ou l'autre partenaire peut s'en aller. […] Quelle légèreté !"


"Pourquoi la France ?"

Le Boston Globe s’étonne de l’acharnement de Mitt Romney contre la France. "Pourquoi la France ? […] Maintenant que la majorité des Américains est opposée à la guerre en Irak, écrit le Boston Globe, est-ce que Romney croit vraiment que les électeurs américains suivent toujours Bush et Cheney lorsqu’ils ont débaptisé les frites, autrefois appelées "french fries" ? ". L’éditorialiste du Boston Globe, Peter S. Canellos, conclut : "Ce n’est pas les Français que Romney méprise. Il a l’air de penser que les électeurs aux primaires républicaines ont du brie à la place de la cervelle".

Jeunesse à Bordeaux

Le Figaro, quant à lui, rappelle la jeunesse américaine du candidat déchu. A l’âge de 19 ans, Willard "Mitt" Romney est envoyé deux ans en France pour être missionnaire au service de l'Église mormone. Il raconte rétrospectivement combien il était difficile de convertir des catholiques. Le quotidien explique ainsi son animosité contre la France : "D'abord, il y fait l'expérience de l'échec, raconte le Figaro, réussissant à convertir seulement deux personnes à sa foi". Le séjour de Romney en France coïncide avec les événements de Mai 68. Une période qui lui laisse "l'image d'un pays plus archaïque que révolutionnaire", estime le quotidien français. Le Figaro raconte enfin une anecdote qui lui fit passer du rôle de missionnaire à chef d’équipe : "Sur une route de Gironde, sa DS est percutée par un chauffard : la femme de "l'évêque" qu'il conduisait perd la vie. Bouleversé, il se retrouve à la tête des 200 missionnaires déployés dans l'Hexagone. Dans ce rôle de leader, il dépassera les objectifs ambitieux de prosélytisme qu'il s'était fixé".

http://www.france24.com/fr/20080208-france-leader-monde-etats-unis-romney

mercredi 6 février 2008

Franco-Américains

Aux États-Unis, le terme Franco-Américain (ou Américain français) désigne une personne dont les ancêtres sont originaires de France ou du Canada français. Aujourd'hui, plus de 13 millions d'américains se déclarent d'origine française. Ils se composent de plusieurs groupes distincts, incluant les Cajuns, les Huguenots, des personnes d'origine franco-canadienne, les Créoles de Louisiane, et quelques autres.

C’est en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane et au Michigan que les Franco-Américains sont les plus nombreux. (Ainsi, plus de 15% de la population de l'Acadiane rapportait dans le dernier recensement que le français est parlé à la maison). La Louisiane française, au moment de sa vente par le Premier Consul Napoléon Bonaparte en 1803, couvrait toute ou une partie des quinze États qui composaient alors les États-Unis. Les colons français étaient dispersés dans l’ensemble du pays, bien qu'ils aient été plus nombreux dans le sud.

Une page importante de l'histoire franco-américaine se tourne quand la diaspora franco-canadienne du Québec entre 1840 et 1930, composé de 1 million de personnes venant du Québec, est déplacé aux États-Unis, principalement dans les États de la Nouvelle-Angleterre et au Michigan. Historiquement, les Canadiens français avaient un taux de natalité très élevé, ce pourquoi leur population était importante, quand bien même l'immigration en provenance de France était relativement basse. Les Canadiens français se sont également déplacés dans différentes régions du Canada, comme l'Ontario et le Manitoba. Plusieurs des premiers migrants masculins ont travaillé dans l'industrie du bois dans ces deux régions, ainsi que dans l'industrie minière bourgeonnante dans les Grands Lacs.

Une autre source importante des immigrés fut Saint-Domingue, qui gagna son indépendance tout comme la République d'Haïti en 1804 après une sanglante révolution ; une grande partie de sa population blanche (avec quelques mulâtres) quitta le pays à cette époque, souvent pour la Louisiane, où ils furent assimilé dans la culture créole.

Les Cajuns (ou Cadiens) de la Louisiane ont un héritage unique. Leurs ancêtres ont colonisé l'Acadie (dans les provinces canadiennes actuelles du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, et de l'Île-du-Prince-Édouard), aux XVIIe et XVIIIe siècles.

En 1755, l'armée britannique força les Acadiens à jurer serment de fidélité à la monarchie britannique. Plusieurs milliers d’Acadien refusèrent de jurer un tel serment et furent exilé, sans ressources, dans les Treize Colonies du sud lors du Grand Dérangement.

Pendant les décennies suivantes, environ 4 000 parvinrent à faire le long voyage jusqu’à la Louisiane, où ils commencèrent une nouvelle vie. Le terme cajun découle du mot acadien. Beaucoup de Cajuns restent dans l'Acadiane, ou pays Cajun, là où ils maintiennent fièrement plusieurs aspects de leur culture coloniale. Puisque les ancêtres de la plupart des Américains français ont quitté la France avant la révolution française de 1789, ils s'identifient habituellement plus avec le fleur de lys de la France monarchique qu'avec le tricolore de la République française.

La présence des Franco-Américains explique en partie l'expansion du catholicisme dans plusieurs régions des États-Unis


Wikipedia

lundi 4 février 2008

Gillette

King Camp Gillette (1855-1932), élevé à Chicago, devient le vendeur vedette de la Crown Corck et de la Seal Company, une société spécialisée dans la fabrication de bouchons de liège. Son mentor dans cette société, qui a remarqué sa prédilection pour le bricolage mécanique, lui suggère d’inventer quelque chose comme le bouchon Crown que l’on jette après usage, afin que le client revienne. Cette idée obsède Gilette qui a, un matin de 1885, alors qu’il s’échine à affuter son rasoir, la vision d’un rasoir à tête démontable enserrant une lame jetable à double tranchant. Gillette fonde ensuite l’American Safety Razor Company qui devient en 1902, la Safety Razor Company. Fabriqué dès 1903, il est breveté un an plus tard et fournira pendant le premier conflit mondial, 3.5 millions de rasoirs et 36 millions de lames à l’armée américaine.


Personne ne peut se prévaloir d'avoir inventé le rasoir. Dans les temps préhistoriques, l'homme se rase avec des coquillages, des dents de requins et, plus tard, avec des lames de bronze. Les premiers rasoirs apparaissent au XIIe siècle : les barbiers du Moyen Âge sont également des chirurgiens. Le premier rasoir en acier est fabriqué à Sheffield en Angleterre au XVIIIe siècle.

En 1901, dans un bureau situé au-dessus d'une poissonnerie de l'Atlantic Avenue, à Boston, est créée la société américaine Gillette Company. Le but de l'entreprise est de commercialiser un rasoir de sûreté à lames interchangeables. King Camp GILLETTE, Canadien d'origine française et devenu Américain, en est l'inventeur. En 1902, l'entreprise reçoit le nom de Gillette Safety Company (Société des rasoirs de sûreté Gillette). Dès l'année suivante commence la production: Gillette vend 51 rasoirs et 168 lames; en 1904, les chiffres grimpent: 90884 rasoirs et 123 648 lames. Au début, les lames émoussées sont aiguisées; ce procédé est abandonné en 1906. Le problème posé par la fabrication d'une lame d'acier mince, coupante, à prix modique est résolu par William Nickerson, le seul employé de Gillette.

Gillette étend alors ses activités outre-mer. A Londres il ouvre un magasin de vente, et à Paris il crée une entreprise dans une usine de selles de bicyclette. En 1911, Gillette vend 35,6 millions de lames. Les chiffres ne vont pas cesser de croître. Lors de la première guerre mondiale, le gouvernement américain équipe les soldats de trousses de toilette contenant des rasoirs, ce qui amène Gillette à livrer 4,2 millions de rasoirs aux forces armées. En 1928, une nouvelle invention voit le jour: le rasoir électrique. En 1931, King Camp se retire de son entreprise et il meurt l'année suivante. le rasoir de sûreté Gillette continue à s'imposer. 1933 est l'année record pour Gillette qui figure sur la liste des cent plus grandes entreprises mondiales.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gillette_Company

samedi 2 février 2008

Finale du Super Bowl: neuf repris de justice sur le terrain

Depuis de nombreuses années, le football américain est contaminé à la fois par la violence sur le stade (décès) et en dehors (crime, viol), le dopage et les drogues (trafic). Des affaires d’homicide impliquant des stars viennent régulièrement rappeler que ce sport, que ce soit sur les terrains ou en dehors, est probablement l’activité physique de compétition la plus meurtrière de la planète.

Par exemple, en 2000, quelques heures après la 34e finale du Super Bowl à Atlanta, regardée par 130 millions d’Américains et un milliard de téléspectateurs dans le monde, on apprenait l’arrestation et l’incarcération pour double meurtre de Ray Lewis, le leader de la défense des Ravens (corbeaux) de Baltimore et cela tout juste un mois après l’inculpation de Rae Carruth, l’un des attaquants des Carolina Panthers accusé du crime perpétré contre son amie. A la même époque, le quotidien Le Parisien rapportait dans son édition du quatre février 2000 que pour la finale du Super Bowl:

"Deux des joueurs de l’équipe du Tennessee étaient sur le terrain en liberté conditionnelle. Le premier pour agression de sa compagne, le second pour avoir tué une femme alors qu’il conduisait en état d’ivresse. Par ailleurs, un ouvrage publié en 1999 et s’intitulant 'Les criminels qui jouent dans la NFL', titre évocateur de la dérive de ce sport –mais est-ce vraiment un sport?– rapportait que 21% des joueurs ont été impliqués dans des crimes sérieux."

32% des joueurs ont un casier judiciaire

Dans le même registre, une autre enquête dévoile la même année que 509 joueurs sur 1590, soit 32%, avaient un casier judiciaire.

Plus récemment, en novembre 2007, le safety (défenseur) des Washington Redkins, Sean Taylor, a été abattu à son domicile floridien parce qu’il voulait quitter le gang auquel il appartenait. Dimanche 3 février, en début de soirée, au Phœnix Stadium de Glendale, terrain de l’équipe des Cardinals d’Arizona, neuf bad boys, grâce à la bienveillance de la justice –supportrice indéfectible de ce sport majeur outre-Atlantique- pourront donner du bonheur à des dizaines de millions de spectateurs et téléspectateurs.

Si, hors stade, les footballeurs américains jouent avec la vie des autres, et accessoirement avec la leur, lorsqu’ils pénètrent dans les arènes athlétiques, leur longévité s’avère particulièrement exposée. Régulièrement, dans les pages sportives des journaux d’Amérique du Nord, sont publiées des statistiques sur la santé de ces nouveaux gladiateurs. Par exemple, la durée moyenne de la carrière d’un joueur professionnel est passée de 7 ans en 1973 à 4,7 ans en 1983 et à 3,2 ans en 1993. En 1983, l’espérance de vie d’un footballeur était de 57 ans contre 71 ans pour un citoyen américain moyen. Plus récemment, en 1993, d’autres chiffres tout aussi alarmants ont été fournis par le quotidien USA Today:

"L’espérance de vie des anciens joueurs dépasse à peine les 55 ans. Leur longévité est la plus basse de toutes les professions aux Etats-Unis: la moitié d’entre eux sont décédés à 47 ans, les deux tiers subissent une blessure grave qui dans la plupart des cas, laisse des séquelles majeures."

Ces chiffres paraissent invraisemblables et pourtant ce n’est pas nouveau. Déjà, en 1905, la saison s’était soldée chez les professionnels par 18 morts et 159 blessés graves. Le président des Etats-Unis de l’époque, Théodore Roosevelt, avait averti:

"Le football devra être réformé ou supprimé."

Les instances du foot US avaient alors ajouté des protections telles que le casque de cuir et les épaulières en mousse. Aujourd’hui, dans le rugby à XV, on passe par les mêmes erreurs en prenant l’effet pour la cause. Alors que tout est fait, électrostimulation, intégrateurs de fatigue, entraînement "scientifique", pour augmenter la force et la vitesse des gladiateurs modernes, porter des protections plus ou moins matelassées s’apparente à mettre du mercurochrome sur la tête d’un demeuré qui se frappe le crâne à grands coups de marteau! Plutôt que de badigeonner de "rouge" la plaie, une personne normalement sensée aurait en priorité retiré l’élément contondant des mains du fou.

Il y a une vingtaine d’années, l’ancien recordman du monde du 110 m haies, Renaldo Nehemiah, reconverti dans le football américain, avait raconté pourquoi il avait décidé d’abandonner ce "sport":

"Le football peut détruire ton corps. La première année, j’ai été blessé au genou, la seconde j’ai souffert d’une commotion cérébrale, la troisième, je me suis fracturé une clavicule. Et la saison dernière, je n’ai pas pu jouer à cause de problèmes de vertèbres. L’idée de finir ma carrière avec un physique atteint comme tous les joueurs qui m’entouraient ne me plaisait pas."

40% d'amateurs de cocaïne

Cette violence ordinaire, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur des stades, trouve son origine en grande partie dans la consommation de cocktails artificiels. C’est un secret de polichinelle que les joueurs de football américain "se chargent" comme des mulets. Aux lignes de cocaïne euphorisantes et stimulantes qui passent par les narines d’environ 40% des joueurs, il faut ajouter –pour ne pas sentir les coups– amphétamines et antalgiques et, pour déménager les défenses adverses, des kilos de muscles made in anabolisants.

Ainsi, l’usage des produits dopants rend les joueurs de plus en plus forts, rapides et agressifs. Les chocs redoublent de violence, les accidents graves se multiplient et la longévité en prend un sérieux coup. Lyle Alzado, l’un des footballeurs américains les plus performants et les plus violents, mort en mai 1992 d’une tumeur au cerveau à 43 ans, après avoir confessé un usage massif de stéroïdes et d'hormones de croissance, disait que 90% des joueurs qu'il côtoyait "touchaient au truc".

De même, pour George Eddy, le commentateur spécialiste des sports US à Canal +, qui a couvert de nombreux Super Bowl pour la chaîne câblée, une chose est sûre:

"Il y a un dopage massif dans le foot. On ne devient pas des bêtes physiques comme cela, naturellement. Mais au moins, eux ne s’en cachent pas. Alors que nombre de sportifs en Europe sont beaucoup plus hypocrites."

Jusqu’au milieu des années 1980, la communauté scientifique ignorait que l’un des principaux effets pervers des anabolisants concernait le mental des consommateurs. Dès cette époque, les revues consacrées à la psychiatrie vont publier des études décrivant la "rage des stéroides", associant des périodes de léthargie à des épisodes d’irritabilité incontrôlable, voire à des accès de violence extrême pouvant aller jusqu’au meurtre.

Ainsi, plutôt que de faire croire que l’on s’intéresse à la santé des sportifs en leur mettant des maillots-pare-chocs, il nous paraît beaucoup plus performant de traquer les substances dopantes qui favorisent la violence.

Aujourd’hui, personne ne se révolte contre de tels méfaits et hécatombe, ni les joueurs, ni les dirigeants, ni les responsables politiques, ni… les spectateurs. D’ailleurs, on peut s’interroger sur l’invraisemblable sélection à titre posthume de Sean Taylor, le joueur assassiné en novembre dernier, pour jouer "virtuellement" le Pro Bowl le 10 février à Hawaï, le match où s’affrontent les meilleurs joueurs du championnat et qui clôt officiellement la saison de la National Football League (NFL). Ce n’est pas le premier à être sélectionné à titre posthume pour un Pro Bowl. Déjà, en 1985, un joueur décédé dans un accident d’automobile, avait eu cet honneur.

Aux Etats-Unis, tout est mis en scène pour que les jeux du cirque éclatent de santé et que la monnaie tombe dans l’escarcelle des entrepreneurs de spectacles.

http://www.rue89.com/stethosport/finale-du-super-bowl-neuf-repris-de-justice-sur-le-terrain

Taux de suicide parmi les soldats américains

Le taux de suicide parmi les soldats américains en activité a atteint, en 2007, son plus haut niveau depuis que l'armée américaine établit ce type de statistiques, c'est-à-dire depuis 1980, affirme un rapport interne du service psychiatrique de l'armée obtenu par le Washington Post, qui en a publié des extraits, jeudi 31 janvier. Selon ce document, 121 soldats se sont suicidés en 2007, soit 20 % de plus que l'année précédente. Quant aux tentatives de suicide ou de blessures auto-infligées, leur nombre a été multiplié par six depuis le début de la guerre en Irak, en mars 2003. En 2007, ils étaient quelque 2 100 militaires à entrer dans cette dernière catégorie, contre 350 en 2002, selon les chiffres de l'armée.

vendredi 1 février 2008

Frank Abagnale, Jr.

Frank William Abagnale, Jr. (born April 27, 1948) is a former cheque con artist, forger and imposter who, for five years in the 1960s, passed bad cheques worth more than $2.5 million in 26 countries. During this time, he used eight aliases — even more to cash bad cheques. Currently he runs Abagnale and Associates, a financial fraud consultancy company. His life story provided the inspiration for the feature film Catch Me if You Can, based on his ghostwritten biography of the same name.

Born and raised in the Westchester County city of New Rochelle, New York, he was the third of four children born to a French mother, Paula Abagnale, and an American father, Frank William Abagnale,

http://en.wikipedia.org/wiki/Frank_Abagnale