lundi 7 janvier 2008

Comment les firmes US ont travaillé pour le Reich


Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, les industriels américains font mieux que s'accommoder du régime nazi. ITT et General Motors, par exemple, développent leurs affaires en Allemagne... quitte à produire, pour l'une, des bombardiers, pour l'autre, des camions militaires utilisés contre les armées alliées. Elles ne furent pas les seules.

Par Pierre Abramovici

Au milieu des années 1920, l'Allemagne est un pays vaincu, ruiné par l'inflation et par les faramineuses réparations dues aux Alliés. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il faut 8 marks pour un dollar. Quatre ans plus tard, le change est divisé par cinq cent mille : un billet vert vaut 4 millions de marks ! Mais, au début des années 1930, le redressement économique du pays est spectaculaire. Les sociétés d'outre-Atlantique, fortes de leur monnaie, achètent, bon marché, des pans entiers de l'industrie allemande : Ford, General Motors, IBM, DuPont de Nemours, ITT, General Electric, etc. prennent des participations dans les entreprises d'outre-Rhin. La nature du régime politique leur importe peu, d'autant que certains capitalistes américains ne sont pas insensibles aux sirènes national-socialistes.

Ils sont d'ailleurs choyés par les nouvelles autorités allemandes : dans son numéro du 4 août 1933, le New York Times rapporte, dans un entrefilet, que le nouveau chancelier Hitler vient de recevoir une délégation d'hommes d'affaires américains à Berchtesgaden. Parmi les invités : Sosthenes Behn, PDG d'International Telephone and Telegraph (ITT) et son agent général pour l'Allemagne Henry Mann. Behn est venu demander au conseiller économique d'Hitler, Wilheim Keppler, de lui indiquer des hommes de confiance que les nazis accepteraient de voir siéger dans les conseils d'administration de sa vingtaine de filiales allemandes. Keppler suggère Kurt von Schroeder, de la Stein Bank, banquier d'Hitler et futur général SS. Schroeder entre au conseil d'administration de la SEG, la Standard Elektrizitäts Gesellschaft, propriété de la compagnie américaine. A lui de défendre au mieux les intérêts de la maison mère dans le Reich. Il réorganise la société, fait annuler ses dettes, et signe de nouveaux et substantiels contrats, dont certains touchent à la défense.

Autre agent d'influence recruté par l'industriel américain : Gehrardt Alois Westrick. Celui-ci, à la tête du cabinet juridique Albert & Westrick, représente déjà les intérêts d'entreprises américaines en Allemagne, notamment Kodak et Texaco.



Hollywood a laissé une nation étrangère, l’Allemagne nazie, changer systématiquement pendant 8 ans ses films à propos de sujets très précis : tout ce qui touchait à l’expérience allemande pendant la première Guerre Mondiale et tout ce qui avait trait à la persécution des Juifs par Hitler. 

L'entente entre ITT et le régime nazi est au beau fixe. Behn rencontre à plusieurs reprises Hermann Goering, chargé par Hitler de l'exécution du « plan de quatre ans » qui le place à la tête d'importants complexes industriels. En 1938, sa compagnie acquiert 28 % du capital de la FockeWulf, qui produit des bombardiers. La même année, au lendemain de l'Anschluss, Behn rencontre à nouveau le Führer. La compagnie autrichienne Czeija Nissi, dans laquelle il a des intérêts, vient de tomber sous le coup d'une mesure d'expropriation. Tous les juifs sont mis à la porte, y compris le président, Frank Nissi. Si l'Américain obtient des assurances quant à l'avenir d'ITT au sein du Reich, il se garde d'évoquer le sort des employés juifs. Mieux, après le début du conflit, en 1939, Kurt von Schroeder obtiendra du ministère de l'Economie que les filiales ITT bénéficient de la nationalité allemande, échappant aux mesures de séquestre qui frappent les biens étrangers.


Alors que les bruits de bottes se font entendre en Europe, les grandes firmes américaines, soit directement, soit par leurs filiales, gérées depuis des pays neutres, notamment la Suisse, arment le Reich. Ainsi General Motors. A Noël 1936, James Mooney, vice-président de la branche européenne, est à Berlin, pour discuter avec Hjalmar Schacht, ministre des Finances du Reich. Commentaire atterré de l'ambassadeur américain, William Dodd, cité, à l'époque, dans le New York Times : « Une clique d'industriels américains est diablement attirée par la création d'un Etat fasciste qui supplanterait notre démocratie et qui travaillerait étroitement avec les régimes fascistes en Allemagne et en Italie. » Le diplomate reprend aussi les propos tenus par un « important dirigeant de l'un de nos plus grands organismes financiers » prêt à installer le fascisme en Amérique « si le président Roosevelt continue sa politique progressiste notamment en matière sociale ».

Ce qui n'alarme pas outre mesure Mooney qui, basé en Angleterre, multiplie, tout au long du mois d'avril 1939, les allers et retours entre Londres et Berlin où il rencontre tout ce que l'Allemagne nazie compte de personnages importants. Mooney est un ami du Reich. En 1938, il a été décoré par Hitler en personne (comme le président d'IBM Thomas Watson ou l'aviateur Charles Lindbergh) de l'ordre allemand de l'Aigle , une distinction réservée aux étrangers. Il est aussi le plus gros investisseur du German American Trade Board, la Chambre de commerce américano-germanique, un organisme dirigé par un banquier... allemand, August Theodore Gaussebeck, président de la Robert Mayer Inc. Son établissement d'affaires est le correspondant aux Etats-Unis de Kurt von Schroeder, via la banque du frère de ce dernier, Henry Schroder - qui a américanisé son nom.

Malgré la paix dans l'honneur souhaitée par les diplomates à Munich, c'est la guerre dans le déshonneur, qui survient après l'invasion de la Pologne. Le 3 septembre 1939, la Grande-Bretagne et la France entrent dans le conflit. Si cela n'empêche pas les affaires, ça peut les contrarier. Aussi, à la demande de Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, Gehrardt Alois Westrick, l'intermédiaire des entreprises américaines, se rend aux Etats-Unis au printemps 1940 pour rencontrer des industriels, parmi lesquels Ford. Il est rien moins chargé que d'obtenir des Américains qu'ils coupent les vivres aux Anglais.

C'est la Robert Mayer Inc. de Gaussebeck qui prépare le voyage, financé par Sosthenes Behn et par James Mooney. Le 26 juin 1940, tout ce beau monde se retrouve pour un dîner de gala au Waldorf Astoria de New York : au menu, la célébration de la victoire allemande sur la France. Parmi les hôtes : Mooney, Ford, mais aussi Torkield Rieber de Texas Company, Ralph Beaver Strassburger, un millionnaire de Pennsylvanie, propriétaire foncier en Allemagne et en France, les directeurs de Kodak, Underwood, etc.

Le New York Herald Tribune révèle l'affaire. Westrick doit quitter précipitamment les Etats-Unis. Quant à Gaussebeck, protégé par un statut de « diplomate bolivien », il ne sera expulsé vers l'Amérique du Sud qu'en 1942. De là, il rejoindra Berlin puis Monaco où il montera une banque et un réseau financier destinés au commerce entre les USA et le Reich, via des pays neutres.

Petits ou grands, les milieux d'affaires américains se précipitent sur le marché allemand. Si c'est souvent pour faire des affaires, il arrive aussi que ce soit par pure adhésion à l'idéologie nazie. « La paix mondiale par le commerce mondial » ( World peace through world trade )... avait lancé Thomas Watson d'IBM, lors de son élection à la tête de la Chambre de commerce international, en 1933. Ce slogan est devenu « la guerre mondiale par le commerce mondial ». Au total, pendant le conflit, près de 8 milliards de dollars seront investis en Allemagne nazie par les firmes américaines.

Les Etats-Unis ne sont pas encore en guerre et leur coeur balance en faveur de leurs alliés européens traditionnels, au premier rang desquels l'Angleterre, malgré le souhait de Ribbentrop et les tentatives de Westrick. Le FBI est chargé de lutter contre l'infiltration des pronazis dans l'industrie et la finance. Le 3 mai 1941, son directeur, J. Edgar Hoover, rédige un mémo destiné au président Roosevelt : « J'ai reçu une information à mon bureau d'une source socialement éminente et connue pour être en contact avec quelques-uns des personnages impliqués [...] selon laquelle Joseph P. Kennedy, l'ancien ambassadeur en Angleterre, et Ben Smith, l'opérateur de Wall Street, quelque part dans le passé, ont eu une réunion avec Goering à Vichy, France et, par la suite, Kennedy et Smith ont versé une somme d'argent considérable pour la cause allemande. Ils sont tous deux décrits comme très antibritanniques et proallemands... »

Cette note est à la fois terriblement imprécise et accusatrice. Ben Smith est un ami intime de Kennedy, qui a été ambassadeur à Londres, où il a fréquenté le clan de Clivedden, un groupe d'aristocrates et d'industriels anglais ouvertement pronazis. Avec lui, il s'est enrichi à la Bourse dans les années 1930. Il est aussi connu des Renseignements généraux à Paris. Il est à la tête de plusieurs affaires, notamment des mines d'or au Canada, de la société de caoutchouc General Tire à New York et de la banque Thompson et Mackinoon. Il est aussi l'un des personnages les plus influents du New York Stock Exchange, la Bourse américaine. En Europe, il acquiert des brevets pouvant être exploités aux Etats-Unis. Une note de l'ambassadeur de France à Washington, de novembre 1939, signalait que Smith avait attiré l'attention de lord Forbes, attaché de l'Air de Grande-Bretagne à Bucarest. Il tentait de vendre de l'aluminium à l'Allemagne par l'entremise de la Roumanie.

Le 7 décembre 1941, l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, à Hawaii, change la donne. L'Amérique entre en guerre et la proclamation du Trading with Ennemy Act, interdit le commerce avec l'Allemagne. ITT se découvre alors la fibre patriotique. Le groupe place ses hommes à tous les échelons de l'appareil militaro-industriel américain. En septembre 1942, Behn annonce ainsi la construction d'une usine dans le New Jersey. ITT, avec l'aide d'ingénieurs français réfugiés outre-Atlantique, y met au point des inventions comme la radiogoniométrie haute fréquence, surnommée « Huff-Duff » qui servira à repérer les sous-marins allemands. Ainsi, tandis que les avions FockeWulf lâchent leurs bombes sur les navires alliés, et que les câbles d'ITT transmettent des renseignements aux U-Boote, les appareils de repérage d'ITT-USA protègent les bâtiments alliés des torpilles ennemies.

Autre ville d'Europe où se joue la destinée de l'Europe en guerre : Berne. En Suisse, les Etats-Unis disposent d'une ambassade dont un des diplomates cumule plusieurs casquettes. Allen Dulles est alors à la tête du bureau de l'OSS - future CIA dont il deviendra après-guerre directeur. Il est aussi avocat d'affaires. Avec son frère, John Foster Dulles, (secrétaire d'Etat américain dans les années 1950), il dirige le cabinet Cromwell & Sullivan qui représente les intérêts de firmes américaines, telles l'Allied Chemical Company ou la General Aniline & Film Corporation, toutes deux ayant des liens avec le conglomérat allemand IG Farben. Cromwell & Sullivan est en relation d'affaires directe avec le cabinet allemand Albert & Westrick, celui-là même qui défend les intérêts d'ITT.

Dulles a pour mission d'espionner les nazis. Et qui choisit-il pour s'entourer ? Exclusivement des fils des grandes familles industrielles américaines, ayant toutes des relations d'affaires privilégiées avec le régime nazi ! Paul Mellon, fils d'Andrew du trust de l'aluminium Alcoa ; Junius et Henry Morgan de la banque du même nom ; Alfred DuPont (DuPont de Nemours), William Van Allen (famille Astor). A Zurich, Dulles place également un vice-consul, très actif, ancien directeur de la banque Schroder de New York. Un pied dans l'espionnage, un autre dans les affaires, Allen Dulles va tenter de monter une paix séparée avec les milieux allemands conservateurs et les industriels antinazis notamment par l'intermédiaire du comte Moltke, parent de Kurt von Schroeder. Il sera aidé par Walter Schellenberg, chef des services de renseignement de la... SS. Un personnage dont le FBI affirme qu'il était en mission aux Etats-Unis à la fin des années 1930, chez... Gaussebeck !

De leur côté, les directeurs de General Motors veillent sur leurs intérêts. Malgré les excellentes relations entretenues par Mooney avec le Reich, le 25 novembre 1942, le gouvernement nazi nomme le Pr Carl Luer administrateur du complexe Opel à Rüsselsheim, filiale qui risque ainsi de leur échapper. Mais la cour d'appel provinciale de Darmstadt précise que « l'autorité du conseil des directeurs ne sera pas affectée par cette décision administrative. Les méthodes et les responsables du management resteront les mêmes ». De fait, les patrons de GM continueront de siéger au conseil d'administration d'Opel durant toute la guerre.

Mieux, en violation du Trading with Ennemy Act, les informations, rapports, transferts de matériel circulent parfaitement entre le siège de Detroit, les filiales installées dans les pays alliés et celles implantées dans les territoires contrôlés par l'Axe. Les registres d'Opel révéleront que, de 1942 à 1945, la firme élaborera sa stratégie industrielle en coordination étroite avec ses usines éparpillées dans le monde, notamment avec GM Japan, GM Continental (Anvers), GM China, GM Uruguay et GM Brésil. En 1943, alors que la firme équipe l'aviation américaine, sa filiale Opel produit les moteurs du Messerschmitt 262, le premier chasseur à réaction au monde. Capable de voler à près de 1 000 km/h, cet appareil surclasse le P-510 Mustang américain.

Paris, le 25 août 1944. Le jour de la Libération, les employés d'ITT en France célèbrent l'événement dans les laboratoires de l'usine après avoir hissé le drapeau tricolore. Une Jeep s'arrête devant la porte. Et qui voit-on, assis au côté de son fils William au volant : le colonel Sosthenes Behn en personne, vêtu d'un battle-dress maculé de boue ! Officiellement spécialiste des transmissions auprès de l'US Army, le boss américain effectue une tournée d'inspection de ses usines en Europe. Il se rend à Anvers, à Bruxelles, revient à Paris. Dans son édition du 20 septembre, le Daily Mail raconte comment une poignée de businessmen américains - dont l'un s'occupe de « matériel électrique » - a atterri à Londres. Le secrétaire d'Etat américain, Cordell Hull, croit bon de démentir la nouvelle.

Behn n'est pas le seul cadre d'ITT à accompagner l'armée américaine. Certains directeurs de la firme arborent même des étoiles de général sur leurs uniformes. L'un d'entre eux a été président du conseil des filiales européennes et a siégé aux côtés de l'Allemand Westrick. De quoi indigner le député américain Jerry Voorhis qui fustige devant le Congrès « une grande compagnie internationale qui possède en Allemagne des avoirs et des intérêts dont on connaît parfaitement la nature, et dont le vice-président est investi du pouvoir de décider des mesures à prendre pour empêcher l'Allemagne de reconstituer ses forces d'agression »... Ce que ce dernier fait à sa manière. En octobre 1945, ITT parvient à démanteler deux usines aéronautiques, situées à Mühlhausen (Thuringe) en secteur soviétique, pour les remonter à Nuremberg, dans la zone américaine. Avec l'appui de l'incontournable Westrick.

Que cache cette métamorphose qui fait d'un Behn, ancien supporter d'Hitler, un héros de la cause alliée ? De toute évidence, le colonel Behn s'est mis à collaborer avec les services secrets américains. Avec Allen Dulles dans le rôle de l'intermédiaire qui permet à ITT, avec l'appui de l'armée américaine, de se réinstaller en Europe et d'assurer la protection de son associé Westrick. Ce qui ne manque pas d'en alarmer certains aux Etats-Unis.

Ainsi, en 1946, au nom de l'Attorney General, le ministre de la Justice, Tom Clark, et de son chef du service antitrust, Wendell Burge, une plainte est instruite contre ITT. L'acte d'accusation précise notamment que pendant la durée de la guerre des liens « furent [...] maintenus [...] entre le système des compagnies ITT et les associés contractuels de l'ISEC [International Standard Electric Company, filiale européenne d'ITT], travaillant chez l'ennemi ou en territoire occupé par l'ennemi ; et cela sous la haute direction d'un nommé Gehrardt A. Westrick. Ce dernier avait été chargé par Sosthenes Behn, président de la société défenderesse, et pour la durée de ladite période de guerre, de la gestion de l'ensemble des filiales ITT implantées dans différents secteurs de l'Europe continentale ; Westrick était en outre muni des pleins pouvoirs pour représenter les intérêts du système ITT en Allemagne. »

Au cours de l'interrogatoire qu'il subit après la guerre, le banquier allemand Kurt von Schroeder affirma que Behn avait approuvé l'achat des actions FockeWulf. Il ajouta : « De 1933 jusqu'à la déclaration de guerre, le colonel Behn aurait pu transférer aux Etats-Unis la plus grosse partie des bénéfices réalisés par les filiales allemandes d'ITT, mais jamais il ne me demanda de l'aider à le faire. Bien au contraire, il paraissait très content de réinvestir tous les bénéfices des sociétés dont il avait le contrôle en Allemagne dans de nouveaux bâtiments, de nouveaux équipements ainsi que dans d'autres entreprises d'armement. » On lui demanda : « Avez-vous eu connaissance directement ou par ouï-dire d'une quelconque contestation de la part du colonel Behn ou de ses représentants à l'égard des entreprises de son groupe qui participaient au réarmement de l'Allemagne en vue de la guerre ? » Réponse : « Non. »

Le dossier ITT sera classé sans suite. Mieux. En 1967, ITT obtient 27 millions de dollars du gouvernement américain au titre des dommages subis par ses usines d'Allemagne, y compris 5 millions de dollars pour les dommages causés aux usines FockeWulf, sous prétexte qu'elles constituaient des « propriétés américaines en partie détruites par des bombardiers alliés ». La même année, GM obtient 33 millions de dollars sous forme d'exemption fiscale sur ses bénéfices pour « les gênes et les destructions occasionnées à ses usines fabriquant des avions et des véhicules motorisés implantés en Allemagne, Autriche, Pologne et Chine ». De son côté, Ford arrache un peu moins d'un million de dollars pour les dégâts provoqués à ses chaînes de fabrication de camions militaires installées à Cologne. Sans compter les 38 millions de francs versés, pendant la guerre, par Vichy, après le bombardement par des avions alliés de son usine de Poissy, dans laquelle elle produisait vingt camions par jour destinés à la Wehrmacht.

En 1947, James Stewart Martin, chef de l'Economic Warfare Section du ministère de la Justice, démissionnait en précisant : « En Allemagne, ce ne sont pas les hommes d'affaires allemands qui nous ont tenus en échec. [...] Nous avons été bloqués en Allemagne par les hommes d'affaires américains. [... ]. »


Pierre Abramovici a réalisé sur l'histoire de Monaco, "Une étrange neutralité", pour Arte, et Histoire de corruptions (pour Canal+). Toujours concernant la principauté, il a publié en 2001, au Seuil, "Un rocher bien occupé."

En complément :

- IBM et l'Holocauste, d'Edwin Black (Robert Laffont 2001).
- Les Sept Soeurs, d'Anthony Sampson (Alain Moreau, 1976).

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Ford contre la "juiverie"

Henry Ford, le plus que septuagénaire milliardaire américain, est un antisémite maladif. Il accuse les juifs d'avoir déclenché la Grande Guerre et commence à les attaquer dès 1916. En 1920, il achète un hebdomadaire, le Dearborn Independant , qui lui fournit une tribune contre les « banquiers cupides de Wall Street » et « la juiverie internationale, un des problèmes du monde ». En 1938, Ford Company ouvrira, dans la banlieue de Berlin une usine d'assemblage de véhicules transports de troupes. Avec Opel, société d'origine allemande, mais propriété de General Motors, l'autre grand constructeur automobile US, Ford produira près de 90 % des half-tracks de 3 tonnes et 70 % des camions de lourd et moyen tonnages utilisés par la Wehrmacht.

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Des alliés objectifs de l'effort de guerre... allemand

Sosthenes Behn, le président d'ITT, termine la guerre avec le grade de colonel de l'US Army. Durant le conflit, la FockeWulf, dans laquelle il a des participations, produit des bombardiers.
Idem pour James Mooney, dont les usines Opel de Rüsselheim, appartenant à la GM, fabriquent des camions pour la Wehrmacht.

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Les sombres calculs d'IBM

Le patron emblématique d'IBM s'appelle Thomas Watson. En 1937, dans une lettre destinée à Hjalmar Schacht, le ministre des Finances du Reich, il se félicite de ses relations avec l'Allemagne depuis la fin de la Première Guerre mondiale et ajoute que le monde devrait accorder « une compréhension sympathique au peuple allemand et à ses objectifs sous la conduite d'Adolf Hitler ». Le fond de commerce de Watson, c'est l'exploitation du procédé Hollerith de machine à calculer. Dès 1924, IBM se rend acquéreur d'une société allemande, Dehomag. Au cours des dix années qui suivent, Watson gère personnellement l'activité de sa filiale et, surtout, tire profit des améliorations apportées par des ingénieurs allemands. A elle seule, la Dehomag réalise plus de la moitié du chiffre d'affaires des soixante-dix filiales de la marque. Quelques semaines seulement après la prise de pouvoir par Hitler, IBM investit plus de 7 millions de Reichsmarks - plus d'un million de dollars - pour le développement de la Dehomag. IBM contrôle alors près de 90 % du marché mondial des machines à cartes perforées. La bureaucratie allemande, friande de statistiques, va en tirer parti. Dehomag va prêter son concours au « tri » entre les juifs et les non-juifs dans le Reich. Dans la revue de l'Association statistique allemande, à laquelle collaborent des cadres de la Dehomag, on peut lire : « Nous nous attaquons actuellement à de nombreux problèmes de première importance, des problèmes de nature idéologique. L'un de ces problèmes est celui de la politique raciale, et il a grand besoin d'un éclairage statistique. » Avant l'entrée en guerre des Etats-Unis, la firme avait quand même senti le vent tourner. En mars 1941, elle avait créé, aux Etats-Unis, la Munitions Manufacturing Corporation qui fabriquera des canons de 20 mm, des fusils automatiques, des appareils de visées pour la DCA, des masques à gaz... Ce qui ne l'empêchera pas, dans le même temps, par le biais de son holding suisse, de continuer à percevoir les bénéfices de ses usines allemandes !

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Standard Oil fait tache

Les compagnies pétrolières étrangères, indispensables à l'effort de guerre allemand, apportent leur concours au régime nazi. En 1934, Standard Oil l'américaine, Shell la hollandaise et BP la britannique forment un cartel. Le patron de Standard Oil, Walter Teagle, n'est pas pronazi comme Henri Deterding de la Shell (à sa mort en 1939 en Allemagne, ce dernier a droit à une garde d'honneur SS). Il est convaincu que les multinationales sont détachées des contingences du monde. Standard Oil va fournir aux Allemands les brevets du tétra-éthyle de plomb entrant dans la fabrication de l'essence d'avion. En échange de quoi, Standard Oil, désireuse de se lancer dans la fabrication du caoutchouc synthétique, se tourne vers IG Farben, cependant qu'elle freine les recherches américaines dans ce domaine. En 1941, une commission d'enquête parlementaire dirigée par le futur président Truman attaque Standard Oil pour ses liens avec les nazis. La première audition terminée, un journaliste demande à Truman si, selon lui, les conventions entre Standard Oil et IG Farben relèvent de la trahison : « Oui, bien sûr, que voulez-vous que ce soit ? »

http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=7326

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Coca-Cola et les nazis

Par Mark Pendergrast. Ecrivain, auteur de "For God, Country and Coca-Cola."

En Allemagne, l'homme de main de Bob Woodruff, le patron spartiate de la Coca-Cola Company , s'appelle Max Keith , rentré comme comptable dans la filiale d'Essen en 1933. Il en prendra les rennes en 1936, pour bons services rendus pendant les J.O. de Berlin. Ses méthodes de management, rapporte minutieusement Mark Pendergrast, ressemblaient à celles du Führer (qui adorait, comme il s'entend, la boisson). Keith aimait à porter une petite moustache bienveillante.
Keith obtient d'emblée la confiance totale de Woodruff. Toujours en 36, Goring prend en charge un plan d'auto-suffisance et tend à décourager l'activité de sociétés étrangères. Woodruff intervient et négocie directement avec les nazis pour obtenir que le "concentré" de Coke (l'ingrédient numéro 1) puisse être importé. Coca-Cola GmbH est alors considérée comme une société allemande.

1937, Düsseldorf. Première foire industrielle nazie ("Shaffendes Volk", ou Le peuple créateur). Coke en est une des pièces maîtresses. Son stand se dresse à côté de celui du Bureau de la Propagande.

Mars 1938. Le Reich envahit l'Autriche. Au même moment, Coke tient sa convention. Trois énormes swastika, la croix nazie, s'affichent derrière la tribune. Le traditionnel Sieg-Heil est scandé trois fois.

Septembre 1939. La guerre éclate. Keith et son adjoint, Walter Oppenhoff, s'immiscent dans les cercles du IIIeème Reich, grâce à des amis au ministère de la Justice : ils réussissent à être nommés à "l'Office de la propriété ennemie".

Keith et ses hommes suivent le Reich dans ses conquêtes : ouverture d'une filiale en Autriche en 1938, et en 1940 prise de contrôle des activités de Coca en France, en Italie, et au Bénélux.

Fin 1941, le vent tourne. Le sirop secret de Coca-Cola n'est plus autorisé à l'export par les américains. Mais Keith invente une nouvelle marque : Fanta -- 3 millions de caisses distribuées en 2 ans. Fanta sera exempté de rationnement sur le sucre. Et permettra à la filiale de Coca-Cola de poursuivre son activité. Comme l'a fait aussi la firme Ford, Coca-Allemagne va participer à l'effort de guerre nazi (usines et camions réquisitionnés, les bouteilles vont aussi servir de précieux récipients pour enfermer de l'eau gazeuse ou des médicaments).

Jusqu'à la fin de 1942, les stocks de Coca-Cola en Allemagne seront réservés aux militaires du Reich et aux hôpitaux pour "soulager" les blessés.



Les 43 sites d'embouteillages vont être bombardés jusqu'en 1944. Mais Keith continue de produire son Fanta dans des usines de fortune, en employant des criminels allemands, exclus de l'amée du Reich, mais aussi des prisonniers de guerre en travail obligatoire.

1945. Hitler se suicide. La guerre est finie. Keith envoie un câble à Woodruff : "Coca-Cola GmbH est encore en activité", exulte-t-il. "Envoyez des consultants." Il sera entendu. Même s'il est mis à l'écart par les représentants de Coke qui veillent à relancer le business en Allemagne, en 1949 Keith réussit à convaincre le grand Boss, Bob Woodruff, de reprendre en main la filiale allemande. Fanta est toujours une marque déposée du groupe Coca-Cola.

Détail: l'ancien boxeur Max Schmeling , présenté sans doute à ses dépens comme le symbole de la suprématie aryenne depuis les J.O. de Berlin, devient en 1957 le patron d'une usine d'embouteillage de Coca-Cola à Hambourg. La passion pour la petite bouteille brune mène à tout.

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Nazis Were Given ‘Safe Haven’ in U.S., Report Says
Published: November 13, 2010


WASHINGTON — A secret history of the United States government’s Nazi-hunting operation concludes that American intelligence officials created a “safe haven” in the United States for Nazis and their collaborators after World War II, and it details decades of clashes, often hidden, with other nations over war criminals here and abroad.
The 600-page report, which the Justice Department has tried to keep secret for four years, provides new evidence about more than two dozen of the most notorious Nazi cases of the last three decades.

It describes the government’s posthumous pursuit of Dr. Josef Mengele, the so-called Angel of Death at Auschwitz, part of whose scalp was kept in a Justice Department official’s drawer; the vigilante killing of a former Waffen SS soldier in New Jersey; and the government’s mistaken identification of the Treblinka concentration camp guard known as Ivan the Terrible.

The report catalogs both the successes and failures of the band of lawyers, historians and investigators at the Justice Department’s Office of Special Investigations, which was created in 1979 to deport Nazis.

Perhaps the report’s most damning disclosures come in assessing the Central Intelligence Agency’s involvement with Nazi émigrés. Scholars and previous government reports had acknowledged the C.I.A.’s use of Nazis for postwar intelligence purposes. But this report goes further in documenting the level of American complicity and deception in such operations.

The Justice Department report, describing what it calls “the government’s collaboration with persecutors,” says that O.S.I investigators learned that some of the Nazis “were indeed knowingly granted entry” to the United States, even though government officials were aware of their pasts. “America, which prided itself on being a safe haven for the persecuted, became — in some small measure — a safe haven for persecutors as well,” it said.

The report also documents divisions within the government over the effort and the legal pitfalls in relying on testimony from Holocaust survivors that was decades old. The report also concluded that the number of Nazis who made it into the United States was almost certainly much smaller than 10,000, the figure widely cited by government officials.

The Justice Department has resisted making the report public since 2006. Under the threat of a lawsuit, it turned over a heavily redacted version last month to a private research group, the National Security Archive, but even then many of the most legally and diplomatically sensitive portions were omitted. A complete version was obtained by The New York Times.

The Justice Department said the report, the product of six years of work, was never formally completed and did not represent its official findings. It cited “numerous factual errors and omissions,” but declined to say what they were.

More than 300 Nazi persecutors have been deported, stripped of citizenship or blocked from entering the United States since the creation of the O.S.I., which was merged with another unit this year.

In chronicling the cases of Nazis who were aided by American intelligence officials, the report cites help that C.I.A. officials provided in 1954 to Otto Von Bolschwing, an associate of Adolf Eichmann who had helped develop the initial plans “to purge Germany of the Jews” and who later worked for the C.I.A. in the United States. In a chain of memos, C.I.A. officials debated what to do if Von Bolschwing were confronted about his past — whether to deny any Nazi affiliation or “explain it away on the basis of extenuating circumstances,” the report said.

The Justice Department, after learning of Von Bolschwing’s Nazi ties, sought to deport him in 1981. He died that year at age 72.

The report also examines the case of Arthur L. Rudolph, a Nazi scientist who ran the Mittelwerk munitions factory. He was brought to the United States in 1945 for his rocket-making expertise under Operation Paperclip, an American program that recruited scientists who had worked in Nazi Germany. (Rudolph has been honored by NASA and is credited as the father of the Saturn V rocket.)

The report cites a 1949 memo from the Justice Department’s No. 2 official urging immigration officers to let Rudolph back in the country after a stay in Mexico, saying that a failure to do so “would be to the detriment of the national interest.”

Justice Department investigators later found evidence that Rudolph was much more actively involved in exploiting slave laborers at Mittelwerk than he or American intelligence officials had acknowledged, the report says.

Some intelligence officials objected when the Justice Department sought to deport him in 1983, but the O.S.I. considered the deportation of someone of Rudolph’s prominence as an affirmation of “the depth of the government’s commitment to the Nazi prosecution program,” according to internal memos.

The Justice Department itself sometimes concealed what American officials knew about Nazis in this country, the report found.
In 1980, prosecutors filed a motion that “misstated the facts” in asserting that checks of C.I.A. and F.B.I. records revealed no information on the Nazi past of Tscherim Soobzokov, a former Waffen SS soldier. In fact, the report said, the Justice Department “knew that Soobzokov had advised the C.I.A. of his SS connection after he arrived in the United States.”
(After the case was dismissed, radical Jewish groups urged violence against Mr. Soobzokov, and he was killed in 1985 by a bomb at his home in Paterson, N.J. )

The secrecy surrounding the Justice Department’s handling of the report could pose a political dilemma for President Obama because of his pledge to run the most transparent administration in history. Mr. Obama chose the Justice Department to coordinate the opening of government records.

The Nazi-hunting report was the brainchild of Mark Richard, a senior Justice Department lawyer. In 1999, he persuaded Attorney General Janet Reno to begin a detailed look at what he saw as a critical piece of history, and he assigned a career prosecutor, Judith Feigin, to the job. After Mr. Richard edited the final version in 2006, he urged senior officials to make it public but was rebuffed, colleagues said.

When Mr. Richard became ill with cancer, he told a gathering of friends and family that the report’s publication was one of three things he hoped to see before he died, the colleagues said. He died in June 2009, and Attorney General Eric H. Holder Jr. spoke at his funeral.

“I spoke to him the week before he died, and he was still trying to get it released,” Ms. Feigin said. “It broke his heart.”

After Mr. Richard’s death, David Sobel, a Washington lawyer, and the National Security Archive sued for the report’s release under the Freedom of Information Act.

The Justice Department initially fought the lawsuit, but finally gave Mr. Sobel a partial copy — with more than 1,000 passages and references deleted based on exemptions for privacy and internal deliberations.

Laura Sweeney, a Justice Department spokeswoman, said the department is committed to transparency, and that redactions are made by experienced lawyers.

The full report disclosed that the Justice Department found “a smoking gun” in 1997 establishing with “definitive proof” that Switzerland had bought gold from the Nazis that had been taken from Jewish victims of the Holocaust. But these references are deleted, as are disputes between the Justice and State Departments over Switzerland’s culpability in the months leading up to a major report on the issue.

Another section describes as “a hideous failure” a series of meetings in 2000 that United States officials held with Latvian officials to pressure them to pursue suspected Nazis. That passage is also deleted.

So too are references to macabre but little-known bits of history, including how a director of the O.S.I. kept a piece of scalp that was thought to belong to Dr. Mengele in his desk in hopes that it would help establish whether he was dead.

The chapter on Dr. Mengele, one of the most notorious Nazis to escape prosecution, details the O.S.I.’s elaborate efforts in the mid-1980s to determine whether he had fled to the United States and might still be alive.

It describes how investigators used letters and diaries apparently written by Dr. Mengele in the 1970s, along with German dental records and Munich phone books, to follow his trail.

After the development of DNA tests, the piece of scalp, which had been turned over by the Brazilian authorities, proved to be a critical piece of evidence in establishing that Dr. Mengele had fled to Brazil and had died there in about 1979 without ever entering the United States, the report said. The edited report deletes references to Dr. Mengele’s scalp on privacy grounds.

Even documents that have long been available to the public are omitted, including court decisions, Congressional testimony and front-page newspaper articles from the 1970s.

A chapter on the O.S.I.’s most publicized failure — the case against John Demjanjuk, a retired American autoworker who was mistakenly identified as Treblinka’s Ivan the Terrible — deletes dozens of details, including part of a 1993 ruling by the United States Court of Appeals for the Sixth Circuit that raised ethics accusations against Justice Department officials.

That section also omits a passage disclosing that Latvian émigrés sympathetic to Mr. Demjanjuk secretly arranged for the O.S.I.’s trash to be delivered to them each day from 1985 to 1987. The émigrés rifled through the garbage to find classified documents that could help Mr. Demjanjuk, who is currently standing trial in Munich on separate war crimes charges.

Ms. Feigin said she was baffled by the Justice Department’s attempt to keep a central part of its history secret for so long. “It’s an amazing story,” she said, “that needs to be told.”
 
http://www.nytimes.com/2010/11/14/us/14nazis.html?_r=2&nl=todaysheadlines&emc=a2


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The FBI’s shameful recruitment of Nazi war criminals


A trove of recently declassified documents leads to several inescapable conclusions about the FBI’s role in protecting both proven and alleged Nazi war criminals in America. First, there can be no doubt that J. Edgar Hoover collected Nazis and Nazi collaborators like pennies from heaven. Unlike the military and its highly structured Operation Paperclip — with its specific targets, systematic falsification of visa applications, and creation of bogus biographies — Hoover had no organized program to find, vet, and recruit alleged Nazis and Nazi collaborators as confidential sources, informants, and unofficial spies in émigré communities around the country. America’s No. 1 crime buster was guided only by opportunism and moral indifference.(...)

http://blogs.reuters.com/great-debate/2013/03/06/the-fbis-shameful-recruitment-of-nazi-war-criminals/


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"Roosevelt s'accommodait du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord" (loi anti-juives)

Documentaire " Pétain, fondateur du régime de Vichy" France 2011.

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Did Hollywood Heil Hitler?

Posted by Danielle Berrin
Photo
from the 1939 Warner Bros. film "Confessions of a Nazi Spy"
In a twisted tale that could be called Confessions of a Nazi Scholar comes a shocking revelation that Hollywood’s association with Hitler’s Third Reich may have been much closer and more collaborative than previously known.
According to a new book by historian Ben Urwand, a member of Harvard University’s Society of Fellows, Hollywood actively collaborated with Nazi Germany and Adolf Hitler in order to assure their stronghold in the German film market.
According to the New York Times:
In “The Collaboration: Hollywood’s Pact With Hitler,” Ben Urwand draws on a wealth of previously uncited documents to argue that Hollywood studios, in an effort to protect the German market for their movies, not only acquiesced to Nazi censorship but also actively and enthusiastically cooperated with that regime’s global propaganda effort.
The disturbingly cozy relationship, which included a postwar Rhine cruise for Jack Warner on Hitler’s yacht, was mutually beneficial: Hollywood sustained its overseas profit and Hitler exploited the film industry’s international influence.
In the 1930s, “Hollywood is not just collaborating with Nazi Germany,” Urwand told the Times. “It’s also collaborating with Adolf Hitler, the person and human being.”
First reported by University of Houston professor David Mimics in Tablet, the notion that the Hollywood studio heads of the WWII era -- most of whom were Jewish -- were secretly ingratiating themselves with Hitler’s regime is an alarming disclosure that threatens to upend Hollywood's Jewish legacy.
According to the Times:
On page after page, [Urwand] shows studio bosses, many of them Jewish immigrants, cutting films scene by scene to suit Nazi officials; producing material that could be seamlessly repurposed in Nazi propaganda films; and, according to one document, helping to finance the manufacture of German armaments.
Even Jack Warner, praised by Groucho Marx for running “the only studio with any guts” after greenlighting the 1939 film “Confessions of a Nazi Spy,” comes in for some revisionist whacks. It was Warner who personally ordered that the word “Jew” be removed from all dialogue in the 1937 film “The Life of Emile Zola,” Mr. Urwand writes, and his studio was the first to invite Nazi officials to its Los Angeles headquarters to screen films and suggest cuts.
“There’s a whole myth that Warner Brothers were crusaders against fascism,” Mr. Urwand said. “But they were the first to try to appease the Nazis in 1933.”
Urwand reportedly stumbled into this research while in graduate school at the University of California, Berkeley. His first clue was finding an interview with the screenwriter Budd Schulberg that mentioned a meeting between Louis B. Mayer and a German consul in Los Angeles. Soon after that, he was researching his dissertation topic in the German state archives in Berlin, where he found “a January 1938 letter from the German branch of 20th-Century Fox asking whether Hitler would share his opinions on American movies...”
It was signed “Heil Hitler!”


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De nouveaux documents déclassifiés le confirment: le gouvernement américain a protégé et utilisé d’anciens nazis pour espionner l’URSS.
Au moins 1.000 anciens nazis ont été employés par la CIA et d’autres agences du gouvernement américain comme espions et informateurs pendant la Guerre froide. Et certains vivent encore aux Etats-Unis.
Eric Lichtblau est journaliste au New York Times et auteur du livre The Nazis next DoorIl révèle dans le journal que de nouveaux documents confirment ce que beaucoup pressentaient depuis les années 1970. Selon le journal, la CIA et le FBI estimaient que «la valeur de renseignement des anciens nazis contre les Russes outrepassait ce que certains appelaient “les défaillances morales” sous le troisième Reich.»
Ainsi, certains nazis, pourtant responsables de crimes de guerre, ont été protégés par les agences du gouvernement américain. En 1980 par exemple, le FBI a refusé de livrer aux chasseurs de nazis du département de la Justice ce qu’ils savaient de 16 personnes suspectées d’être d’anciens nazis vivant aux Etats-Unis.
Tom Soobzokov, que beaucoup accusent d'être un ex-nazi, a longtemps vécu dans le New Jersey. The Atlantic, toujours d'après le livre d’Eric Lichtblau, explique que certains en Russie l’appelaient le «Hitler du Nord Caucase»«Soobzokov répétait à qui voulait l’entendre qu’il était innocent et victime de mensonges», explique l’article, qui rappelle que son nom sera cité à plusieurs reprises dans les journaux à l'époque, créant chez lui une grande inquiétude.
Certains même avaient des postes très importants pendant la Seconde Guerre mondiale. Un ancien officier SS, Otto von Bolschwing, était le mentor et un grand soutien d’Adolf Eichmann, l’architecte de la «Solution finale». Après la guerre, la CIA l’a embauché et l’a installé avec sa famille à New York. Il y vécu tranquillement jusqu’en 1981, année où il dû abandonner sa citoyenneté américaine. Il mourra quelques mois plus tard.
Photo d'Alexandras Lileikis lors de sa naturalisation. Cet ancien officier nazi, impliqué dans la mort de 60.000 juifs, a ensuite travaillé pour la CIA. (Département américain de la Justice)
Au cœur de ces embauches particulières dans les années 1950, deux hommes: Allen Dulles et John Edgar Hoover, respectivement patrons de la CIA et du FBI. Selon des documents d’archive, le premier pensait que «les nazis modérés» pouvaient être «utiles» aux Etats-Unis, et le second a personnellement approuvé l’emploi de certains anciens criminels de guerre.
Pour l’instant, face à ces révélations, ni la CIA ni le FBI n’ont souhaité faire de commentaires. Le livre d’Eric Lichtblau sort mardi 28 octobre aux Etats-Unis.
http://www.slate.fr/story/93929/guerre-froide-nazis-etats-unis-espions

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